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L’empereur Frédéric II – Ernst KANTOROWICZ

19,00 

Auteur : Ernst KANTOROWICZ
Titre : L’empereur Frédéric II
Éditeur : Le Club, 2000
Dim. 14,5 x 21,5
1370 pages

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Auteur : Ernst KANTOROWICZ
Titre : L’empereur Frédéric II
Éditeur : Le Club, 2000
Dim. 14,5 x 21,5
1370 pages

Ernst H. Kantorowicz (1895-1968), l’un des plus grands historiens du XXe siècle, publie en 1927 la biographie de Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250). Il y renouvelle le genre dans une tentative aboutie d’histoire  » totale  » qui associe aussi bien les apports de l’économie, de la culture, que de l’interprétation sociale et psychologique. Frédéric, héros hors du commun, se prête à l’exercice : aussi habile en politique qu’à la chasse, précurseur des princes de la Renaissance, il crée une cour où se rencontrent les plus grands lettrés de la culture chrétienne, juive et musulmane. Passionné par l’astrologie et la divination, architecte à ses heures, il écrit lui-même un traité de fauconnerie. Avec L’Empereur Frédéric II, Kantorowicz ouvre des perspectives complètement nouvelles. Il s’intéresse autant aux  » réalités  » événementielles qu’à la construction de la symbolique et de l’imaginaire politiques et met en lumière les conditions de formation, dès l’époque médiévale, de l’Etat moderne, séculier, en lutte contre la papauté. Trente ans plus tard (1957), Kantorowicz donne un second chef-d’œuvre : Les Deux Corps du Roi. Il y poursuit son enquête sur la généalogie de l’Etat moderne en tirant, avec une éblouissante érudition, le fil des mutations de la doctrine médiévale de la royauté bicorporelle, et la prolonge par une analyse sur les origines des  » religions politiques modernes « . Victime des lois de Nuremberg en Allemagne, puis opposant au maccarthysme aux Etats-Unis, Kantorowicz s’emploie à éclairer la genèse des pathologies politiques du XXe siècle.

Ce livre a sa légende, qui ne tient pas seulement aux soixante ans de retard avec lequel arrive la traduction française de ce chef-d’œuvre, paru en Allemagne en 1927. Ni à la personnalité de son auteur, né à Poznan en 1895, mort à Princeton en 1963, grand universitaire juif contraint à l’exil outre-Atlantique par les lois de Nuremberg.
Frédéric II est lui-même un empereur de légende (1194-1250), rejeton abandonné des Hohenstaufen qui, grâce à son seul charme, reconquiert sans coup férir un royaume qui s’étend de la Sicile à la Baltique, pour aller ensuite guerroyer en Terre sainte, se lier d’amitié avec les infidèles, braver le pape et finir avec la réputation d’Antéchrist, en laissant un souvenir qui a hanté la mémoire allemande jusqu’à Hitler.
Mais au travers de l’épopée frédéricienne, l’énorme ouvrage de Kantorowicz, histoire faite littérature tout en restant histoire, traite aussi et surtout de l’État moderne, de son émergence au sein d’une société déchirée entre de multiples pouvoirs, autour d’une personnalité charismatique. Tour à tour sont ainsi reconsidérés le conflit entre le culte étatique et la religion chrétienne, les rôles respectifs de la violence physique et du droit écrit, de la guerre et de la bureaucratie, les
rapports multiformes et complexes entre le politique et le symbolique, tous thèmes que l’auteur devait reprendre en profondeur et faire culminer dans The King’s Two Bodies, Les Deux Corps du roi.
Longtemps Kantorowicz s’est opposé à la réédition de son livre, dont le ton «ne correspondait plus, dit pudiquement son dernier éditeur, à sa nouvelle façon de voir». Sans doute a-t-on là en effet l’une des rares entreprises historiques d’importance à avoir été authentiquement guidée par une inspiration nietzschéenne : quelque chose comme le portrait d’un surhomme.