Infos & quatrième de couverture
Titre : L’abeille et l’architecte
Auteur : François MITTERRAND
Éditions : Flammarion, 1978
Edition originale
Dim. 14 x 20
402 pages
François Mitterrand est un de ceux qui croient qu’il n’est de bonne écriture qu’exacte. Tandis qu’il mène sa vie d’homme d’action, un autre en lui observe le vent « grande rumeur dans le ciel immobile », garde le rythme des jours avec l’odeur du blé, l’odeur du chêne, la suite des heures. L’écrivain qu’il est laisse place à l’élan du rêve, aux sensations, aux émotions.
Il nous donne la Crète, le vertige du Kremlin, les canards sauvages virant de bord à Manhattan, l’angoisse du Japon, son étonnement devant le retournement communiste. L’homme d’Etat dialogue avec Kissinger, venu le voir chez lui à Paris, avec Brejnev – ce qui nous permet de saisir une clef de l’empire soviétique. Il parcourt le monde avec son bâton de pèlerin socialiste.
Une fois le reste exploré, François Mitterrand fait siennes les terres inconnues de l’homme. D’un pays comme d’un être, il en sait plus dans l’instant que ne lui en apprendront les années. Il arrache aux temps forts de sa vie le silence.
Ainsi, de rencontre en lecture, de méditation en réunion publique, François Mitterrand prend-il en compte cette phrase de Marx : « Mais ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte, c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche ».
Bonheur d’écrire, culture fulgurante, sagesse à la Montesquieu, charme des paysages de la mémoire, éblouissement devant la vie, ce livre, à la suite de La paille et le grain, fait partie des œuvres qui échappent au temps.