Infos & quatrième de couverture
Titre : Antiportraits
Auteur : Alain MINC
Éditions : Gallimard, 1996
Edition originale
Dim. 14 x 20,5
256 pages
Ce livre est un choix hédoniste. Ces hommes d’Etat m’ont toujours, les uns intéressé, les autres fasciné. A force de les fréquenter, ils finissent, dans l’esprit et dans la mémoire, par se répondre. Pourquoi, dès lors, suivant un procédé qui a eu de bien illustres précédents, ne pas les mettre face à face ? Frédéric II et Richelieu sont aussi différents que leur action a été proche : ce pervers et ce monstre sont à la fois dissemblables et voisins, Bismarck et Clémenceau, le conservateur révolutionnaire et le Révolutionnaire conservateur, ressemblent aux deux pôles d’une même histoire, celle si longtemps incompatible de l’Allemagne et de la France. Disraeli et Churchill, le Byron conquérant et le Falstaff résistant, témoignent de cette particularité si britannique de n’engendrer de grands chefs qu’excentriques. Harry Truman et Helmut Kohl, ces médiocres de génie, illustrent un style d’hommes d’Etat auquel la France, trop aristocratique et trop élitiste, est peu habituée : ils incarnent cette réalité étrange, la banalité du bien. Appariés à partir d’une mitoyenneté, d’un contraste ou d’un ressort identique, ces quatre couples ont davantage fait l’histoire qu’elle ne les a fabriqués : sans eux, elle aurait, pour le mal ou pour le bien, pris une route différente. A leur manière et parmi tant d’autres, ils témoignent que rien n’est jamais écrit et que ni le destin, ni la fatalité, ni pour beaucoup la Providence ne sont nos seuls maîtres.