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Auteur : R. AUBOYNEAU – J. VERDIER
Titre : La gamelle dans le dos, Mai Juin 1940
Éditions : Fayard, 1972
Édition originale
Dim. 15,5 x 24
377 pages
La gamelle dans le dos ! La gamelle dans le dos ! c’est en chantant cette marche guerrière de 1940 que le bataillon des « Aigles » vivra — suivant en cela le sort de toute l’armée française — la grande vadrouille de la « bataille de France ».
Le livre commence le 9 mai 1940 dans les environs de Saint-Quentin où le 4e bataillon du 510e R.I.M. somnole dans la drôle de guerre. Il se termine le 4 juin à Dunkerque où le fantassin de deuxième classe Plume tire la leçon de trois semaines de combats : « Ce n’est pas les prisonniers que je compte, répondit Plume entre deux hoquets, c’est les cons. »
Entre ces deux dates historiques, les hommes du 4e bataillon — depuis son chef le commandant Mishlein, « surnommé le Pneu par un de ces jeux de mots si mauvais qu’ils finissent par en devenir excellents », jusqu’à l’âme de l’unité, le cuisinier Lépi, ancien chef de chez Maxim’s (« A partir de ce moment, note Lépi, le 10 mai 1940, dans son carnet de route, je ne cuis pas, j’accommode. ») — auront vécu vingt-six jours mémorables. Ils auront avancé en Belgique, reculé en France, tourné en rond dans les deux pays, pour échouer, après des pérégrinations tour-à-tour cocasses, tragiques, et même parfois héroïques, dans la poche de Dunkerque.
Médecin militaire en 1939, le docteur Jean Verdier a, lui-même, vécu, sur le terrain, la campagne de France. Robert Auboyneau, neveu du glorieux marin de la France Libre, s’est toujours posé des questions sur cette inexplicable défaite. De leur collaboration naît un ouvrage hautement révélateur sur ces « jours qui ébranlèrent le monde » et entraînèrent la chute de la France. Délaissant les grandes explications stratégiques et historiques, Robert Auboyneau et Jean Verdier ont reconstitué, jour par jour, et presque heure par heure, l’aventure d’une poignée d’hommes pris dans la tourmente de la guerre-éclair : c’est donc de l’intérieur et sur un ton entièrement nouveau qu’ils font revivre une tragi-comédie qui, parce qu’elle a dépassé tous ses acteurs, n’a pas encore reçu, à ce jour, un éclairage valable. Le résultat est saisissant : Courteline affrontant Hitler, Clochemerle dans le vrombissement des Panzers et sous le mugissement des Stukas. Mais aussi, par éclairs, Les Croix de Bois d’une génération trop souvent mise en accusation.
A la guerre comme à la guerre !